La Tarasque : Créature Sanguinaire

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Dans la mythologie, la tarasque était une créature légendaire, hybride et redoutable. Ce monstre s'apparentait à un dragon-tortue.

Cette créature fantastique était réputée pour être impossible à tuer. Des rois et des chevaliers s'y sont cassés les dents. Mais, c'était avant qu'elle ne tombe sur Saint-Marthe ...

Le 25 novembre 2005, l'Unesco a enregistré la tarasque dans sa liste des chefs d’œuvres du patrimoine oral et immatériel de l'humanité.

 

1. Les origines de la Tarasque

La tarasque serait originaire de Galatie (actuellement en Turquie). Cette région est celle du légendaire Onachus, qui était un monstre d'écaille, s'apparentant à un bison. Il cramait tout ce qu'il effleurait.

La Tarasque serait le fils de l'Onachus et du Léviathan, un serpent de mer géant biblique.

2. La Tarasque en Provence

Selon la légende, il y avait une tarasque dans la merveilleuse région de Provence, au sud de la France. Elle créchait aux alentours de Nerluc ("Lac Noir").

Cela dit, selon d'autres récits, elle vivait sur le lieu où a été édifié le Château de Tarascon, à savoir sur un rocher au milieu du Rhône.

Voici ce que nous raconte la légende dorée à son sujet :

"Il y avait, à cette époque, sur les rives du Rhône, dans un marais entre Arles et Avignon, un dragon. Il était mi-animal, mi-poisson, plus épais qu'un bœuf, plus long qu'un cheval, avec des dents comme des épées et grosses comme des cornes. Il se cachait dans le fleuve où il prenait la vie de tous les passants et des bateaux submergés".

Il est vrai que, dans cette région, un dragon ça ne se trouve pas à tous les coins de rues !

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3. Son aspect physique

D'après le folklore Provençal, la tarasque ressemblait à une sorte de tortue-dragon. Elle avait :

  • Un visage grognon de lion puissant,
  • 6 pattes trapues et courtes, assez similaires à celle d'un ours,
  • Un corps de bœuf, court et gros, chapeauté par une carapace de tortue blindée et épineuse,
  • Une queue d'écailles longue et recourbée, terminant par un dard de scorpion. Elle s'en servait comme fouet,
  • Des dents acérées comme des épées,
  • Des oreilles et une crinière de cheval,
  • Un dos acéré comme une hache,
  • Des griffes d'ours affûtées, permettant de couper un bateau en deux, en un seul coup,
  • Des écailles hérissées et perçantes,
  • Elle mesurait environs 1,8 mètre.

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4. L'histoire de la Tarasque

A. Une bête terrifiante et imbattable

Il existe plusieurs légendes qui parlent de la légende de la tarasque. Mais la principale et la plus célèbre est celle de Saint-Marthe, dans la légende d'or.

Selon cette histoire, la tarasque terrifiait la région Provençale, en France. Squattant les bords du Rhône, entre Avignon et Arles, ce monstre tuait tous les êtres, humains ou non, qui avaient eu la mauvaise idée de passer par là. Ce dragon pouvait aussi cracher du feu de ses yeux et de sa bouche.

Le Roi de Nerluc décida donc de partir à l'assaut de cette bête, en compagnie de ses loyaux chevaliers et de ses catapultes. Mais, cela échoua. En effet, lorsqu'elle était assailli, elle allait se réfugier sous l'eau. Et en plus, sa carapace était impénétrable.

 

B. Le miracle de Sainte-Marthe

Aux alentours du 1er siècle après J.C, la Chrétienne Sainte-Marthe fut expulsée de la Terre Sainte, avec un petit groupe de Chrétiens. Ils furent installés dans des petits navires, sans rames ni rien, et mis à la dérive dans la Mer Méditerranée. Il échouèrent miraculeusement sur le rivage de Provence.

Sainte-Marthe, sœur de Marie de Béthanie, commença alors à prêcher la parole Chrétienne dans la région Provençale. Les gens étaient sceptiques. Il lui demandèrent alors de réaliser un miracle : neutraliser la féroce tarasque, une mystérieuse créature, hybridé entre dragon de mer et terrestre, qui les apeuraient depuis 2000 ans.

Pas complètement sûre d'elle, Saint-Marthe parti tout de même à sa rencontre. Elle trouva la tarasque dans une foret, en bordure du Rhône. La tarasque était en train de dévorer un homme, qu'elle avait préalablement étranglé.

Sainte-Marthe exorcisant la Tarasque

Tableau datant 13ème siècle / au Musée des Arts et traditions populaires

Sainte-Marthe envoya de l'eau Bénite sur ce monstre de Provence, puis lui montra une croix de bois, et l’envoûta avec ses chants et ses prières. La bête fut toute attendrie. Puis, la sainte attacha la bête à sa ceinture (qui symbolise la virginité), et amena la tarasque amadouée dans la ville.

La population était colère et effrayé par la tarasque, en raison de tous ses crimes. Dès que la Tarasque s'approcha d'eux, ils tuèrent la bête, qui ne montra alors pas la moindre once d'opposition. Elle s'effondra et mourra de honte.

Impressionnés par le miracle de Sainte-Marthe, considérée en héros, beaucoup de gens se convertirent à la foi Chrétienne. Et, attristés d'avoir tué cette créature qui était devenue inoffensive (ils ne le savaient pas au moment de la tuer), les habitants renommèrent leurs ville Tarascon. Elle était jadis appelé Nerluc.

5. Le festival de la Tarasque

A. L'historique du festival

Depuis 1469, pour commémorer l'histoire de la tarasque, René D'Anjou a mis sur pied un festival annuel qui se tient le dernier dimanche de Juin.

On y narre l'histoire de la tarasque, mais aussi de Tartarin de Tarascon. Ce dernier est le personnage principal du célèbre livre d'Alphonse Daudet, du même nom.

Le fait qu'elle se déroule le 2ème dimanche après la pentecôte n'est pas un hasard. Cela symbolise l'exorcisation du "mal" qui causait les inondations en Camargue. En effet, la Tarasque en serait responsable, car elle aurait détruit les digues et barrages. 

Mais après la révolution en France (1789), le déroulement de ces fêtes était suspendus aux conditions du fleuve. Ainsi, elle ne s'est déroulé qu'en 1846, 1861, 1891 et 1946.

Mais, de nos jours, la fête de la Tarasque est redevenue un événement annuel. Et même une attraction touristique, généralement célébrée le 29 Juillet, jour de la Sainte-Marthe.

B. La parade de l'effigie géante

Lors de ce fameux festival, une effigie géante de la Tarasque déambule dans les rues.

Voici sa composition, à ses origines :

  • Le corps creux était constitué d'une armature en bois recouverte de toile peinte,
  • Une crête vertébrale dentelée et des pointes émergeait des côtés,
  • Une longue et solide poutre dépassait pour former la queue,
  • La tête, pouvait se balancer d'un côté à l'autre. Elle avait une mâchoire inférieure mobile, d'énormes yeux vitreux et des narines formant deux trous,
  • 5 hommes étaient cachés à l'intérieur de cette structure : 4 pour supporter le poids et la transporter. Le 5ème dirigeait les mouvements de la tête et de la mâchoire,

Dans le même temps, les Tarascaires qui accompagnaient la colossale effigie, exhibaient des fouets pour repousser la foule. Surtout ceux qui tentaient de d’agripper la Tarasque et de lui prendre une de ses pointes. D'ailleurs, selon la légende, si cet acte était réalisé avec succès, cela portait bonheur.

À certains moments, l'effigie se stoppait et les porteurs pouvaient souffler un coup, tandis que les Tarascaires dansaient.

Enfin, la Tarasque était emmenée jusqu'à l'église Sainte-Marthe. Elle s'y prosternait 3 fois devant elle.

C. Diverses activités régionales

Pendant le reste de la journée, diverses confréries religieuses et groupes professionnels (bergers, pécheur, viticulteurs, agriculteurs ...) effectuaient des défilés. Ils avaient là une occasion en or de montrer leurs talents aux yeux de tous.

Ces célébrations avaient aussi une dimension festive. Par exemple, la charrette des pêcheurs transportait un bateau rempli d'eau, et ils lançaient des seaux d'eau sur les spectateurs.

D. Évolution de l'effigie

Cependant, en 1943, l'effigie entière fut montée sur une plate-forme à roulettes et poussée de l'extérieur.

C'était moins fastidieux à accomplir, moins dangereux pour les acteurs et les spectateurs, mais ça limitait les mouvements de la tarasque géante. Il faut dire qu'il y avait eu des blessés lors de diverses représentations, par le passé.

Mais cette nouveauté gâchait une grande partie du spectacle traditionnel. En effet, les spectateurs aimaient le comportement imprévisible, turbulent et narquois que le monstre avait.

De nos jours, l’effigie a encore évoluée. Au lieu qu'elle soit en bois, comme jadis, elle est en fibre de verre, plus légère. La queue est beaucoup plus courte et enroulée sur le dos. Un peu comme sur les armoiries de la ville de Tarascon. Cela diminue considérablement les risques pour les spectateurs.

6. Anecdotes et représentations de la Tarasque

  • L'armée Française a surnommé tarasque, un de ses canons anti-aériens remorqué de 20 mm,
  • Une sculpture de la tarasque trône dans la ville Tarascon, près du château du Roi René,
  • Cette créature mythique de Provence fait partie des statues de la procession du Corpus Christis, dans de multiples villes d'Espagne (dont Valence et Grenade),
  • Cet animal légendaire Français, se trouve aussi dans le jeux Donjon & Dragon, qui s'est décliné sous de nombreuses formes et versions,
  • Ce monstre de Provence est également dans le jeu sur mobile Fate/Grand Orbre. Elle arbore le nom de Saint Martha's Noble Phantasm,
  • La communauté scientifique a rendu hommage à la tarasque en 1991. En effet, un type particulier de dinosaure récemment découvert a alors reçu le nom de Tarascosaurus,
  • Une créature marine légendaire, qui vivrait dans la baie d'Halong au Vietnam, a également été appelée "Tarasque" par des Français qui dirigeaient la région à l'époque,
  • En 1199, une somptueuse église romane fut édifiée pour rendre hommage à Sainte-Marthe. Seul le très beau porche résista aux dégâts du temps et de l'histoire,
  • Sur les armoiries (blason) de la ville de Tarascon, on y aperçoit la tarasque,
  • La tarasque est représentée sur les pièces de monnaies des comtes de Provence.

7. Œuvres inspirées de cette histoire

  • L'histoire de la tarasque fait penser à celle de la Belle et la Bête, ou encore à celle de King Kong,
  • Dans le mythe d'Enkidu et de la Licorne, le récit est également assez semblable,
  • Dans la même veine, on peut également citer des histoires folkloriques Françaises de Dragons, comme celle de la Gargouille ou de la Peluda,
  • Jean d'Aillon a écrit un livre sur ce mythe. Il s'appelle tout simplement La Tarasque.

8. Qu'en est-il en réalité de la Tarasque ?

Comme pour tous les mythes et légendes, diverses personnes ont voulus savoir ce qui se cachait vraiment derrière ce mythe.

Plusieurs thèses, qui peuvent s’additionner, ont été avancées :

  • Cette créature monstrueuse ne serait en réalité qu'un crocodile. Elle serait resté sur le Rhône après la naufrage d'un bateau, qui l'amenait dans un amphithéâtre des alentours. À l’époque, les gens de la région n'avaient jamais vu de crocodile de leurs vie. Cela expliquerait peut-être le mythe de l'animal surnaturel,
  • Cette histoire aurait été inventée pour symboliser les inondations du Rhône,
  • Elle serait le symbole de la défaite du paganisme, au profit de la Chrétienté,
  • Elle permettait de réaliser des fêtes populaires, et ainsi de rassembler et d'unir tous le monde dans la joie, pour célébrer la victoire du Christianisme sur le "mal". Cela peut être vu comme une sorte de "ciment du peuple".

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