Cocatrix : Un Démon Mortel
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Le cocatrix est une créature Française légendaire. C'est l'un des monstres les plus mortels de l'intégralité du bestiaire fantastique. Selon certains récits, il aurait vu le jour par erreur, à la fin du xiie siècle.
Pour les médiévaux, c’était un être démoniaque, incarnant la mort. D’ailleurs, pendant le Moyen Age, un coq fut brûlé sur place publique pour avoir pondu un œuf de « cocadrille ».
Malgré tout, cette légende fait partie du patrimoine du grand pays qu'est la France !
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1. Étymologie
En fonction des sources, le cocatrix épouse différentes appellations. Les voici : cocatrice, coquatrix, cocatrix, cockatrice, cockatrix, caucatrix ... certains sont masculins, d'autres féminins.
Son nom provient du grec « basilikos », qui se traduit par « roi ». En effet, pendant l'antiquité, il fut perçu comme le roi des serpents.
Par ailleurs, l'Oxford English Dictionary nous apprend que le mot cocatris en vieux français, calcatrix en latin médiéval, peut se traduire par pisteur.
2. Apparence physique
D'après la mythologie, le Cocatrix prend les trait d'un dragon à deux pattes ou d'un grand serpent, pourvu d'une tête de coq.
Il a également des ailes de chauve souris, avec des griffes au bout. Il a des yeux noirs ou rouge foncé.
3. Sa venue au monde
La Cocatrice est issue d'un œuf de serpent, couvé par une poule noire. Mais il existe d'autres versions.
Selon le "De naturis rerum" d'Alexander Neckam (vers 1180), cette créature hybride est le fruit d'un œuf de coq, âgé de sept à quatorze ans, pondu dans le foin. Il est par la suite incubé par un serpent, une grenouille ou un crapaud pendant neuf années.
La coquille de l’œuf est résistante à toute épreuve. Elle ne craint ni le feu, ni le poison.
D'après des manuscrits datant du 9ème siècle, le sang qui a jailli de la tête coupée de la Méduse aurait fait naître des serpents capables d'enfanter la Cocatrice.
4. Légendes
Le premier mythe que l'on trouve sur cette créature, date du XIIe siècle. Il est fondé sur l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. Rappelle-toi, on a déjà parlé de Pline l'Ancien dans notre article sur les Dragons Médiévaux d'Occident.
Dans ce récit, la Coquatrix y est montrée comme un dérivé du basilic, avec une différence notoire : elle a toujours des ailes.
Dans ce mythe, l'Ichneumon (Cocatrice) attendait que le crocodile ouvre sa gueule, afin qu'un oiseau puisse y pénétrer et se laver les dents.
La portrait de la cocatrix que l'on connait de nos jours, trouve ses racines à la fin du 14ème siècle.
L'explorateur espagnol, Pedro Tafur, fit un voyage en Egypte, au XVe siècle. Il affirme formellement que la Cocatriz est le crocodile du Nil. On a aussi entendu dire qu'elle aurait peut-être été le cobra Égyptien.
5. Capacités
Le cocatrix vit souvent en groupe, au beau milieu d'un endroit abandonné. Il passe énormément de son temps perché sur des arbres, à attendre ses proies.
Selon la légende, le cocatrix peut ôter toutes les vies, qu'elles soient végétales, animales ou humaines. Pour cela, il lui suffit simplement de regarder, toucher ou souffler sur sa victime. Et même morte, son regard peut encore tuer !
Et ce n'est pas fini, il a aussi la capacité de transformer ses victimes en pierre, et de les immobiliser.
Selon les bestiaires médiévaux, un seul et unique animal ne craint pas son regard fusillant : il s'agit de la belette. Et, cette dernière secrétait un venin qui lui était mortel.
6. Failles
Des fables racontent qu'une cocatrice trépassait sur le champs, lorsque'elle entendait le chant du coq, ou qu'elle s’apercevait dans un miroir.
7. Basilic et cocatrice, c'est pareil ?
Le basilic est régulièrement confondu avec la Coquatrix, surtout en raison de leurs naissances similaires.
Cette confusion commence vraiment à partir du '"De proprietatibus rerum", de Bartholomeus Anglicus", vers 1260. En effet, lorsque John Trevisa traduisit ce manuscrit en 1397, il assimila le basilic à la Cockatrice.
Au 16ème siècle, on voit même fleurir le terme de basilicoq.
Dans le Berry, la cocatrix et le basilic étaient assimilés sous l’appellation : cocadrille.
Mais il faut savoir que la cocatrice ressemble bien plus à un coq qu'à un serpent, alors que le Basilic, c'est tout l'inverse.
Une autre différence réside dans le fait que, lorsqu'un basilic est mort, son regard est sans aucuns dangers. Ce qui n'est pas la cas du Cocatrix.
8. Mise à mort
Selon certaines légende, c'est le Français Loup de Troyes qui a mis à mort cette terrible créature.
Depuis, dans l'ancienne province de la Champagne (en France), pendant les trois jours qui précédent l'ascension, une représentation du cocatrix déambule dans les rues.
Mais, d'autres sources remettent en cause cette version du mythe. En effet, Loup de Troie aurait vaincu un dragon répondant au nom de « Chair salée », qui avait un physique proche de celui de la Cocatrice.
9. Références culturelles
- Le premier usage de son nom en anglais se trouve dans la traduction de la Bible de John Wyclif, en 1382, pour traduire plusieurs mots hébreux,
- Elle fut suivie par version du roi Jacques, qui employa le mot cocatrice à plusieurs reprises,
- Dans la pièce de théâtre Richard III, du très célèbre Shakespeare, la duchesse d'York fait un parallèle entre son fils Richard et la Cockatrice :
Ô vent de misère qui se disperse mal !
Ô mon ventre maudit, le lit de la mort !
Tu as fait éclore une coquerelle dans le monde,
Dont l'œil nu est meurtrier.
- Le Cocatrix est aussi évoquée dans l'acte 3 de Roméo et Juliette,
- Une Cocatrice est également citée dans Harry Potter et la coupe de feu d'Hermione Granger, au chapitre 15. D'ailleurs, si cela t’intéresse, on a écrit un article sur les dragons que l'on voit dans Harry Potter.
10. Dans l'héraldique
La cocatrix est assez peu courante dans l'héraldique.
Elle y est souvent montrée sous un aspect proche du Wyvern, mais avec une tête ressemblant davantage à un coq qu'à un dragon.
La Coquatrix, comme le coq, est souvent dessinée avec son peigne, ses caroncules et son bec qui revêt une couleur différente du reste de son corps.
Le Cocatrix est parfois nommée basilic, mais Fox-Davies discerne bien ces deux là. En effet, il revendique que le basilic héraldique a une tête de dragon au bout de sa queue.
Dans l'héraldique Européen, les Cocatrices sont parfois simplement nommée dragon.
Dès le XIVe siècle, la cocatrix fut une bestiole héraldique des Langleys d'Agecroft Hall, dans le Lancashire, en Angleterre.
Il est également le symbole du 3 (Fighter) Squadron, un escadron de chasse de la Royal Air Force.
👉 Découvre le super article de Dol-Celeb pour approfondir le sujet du cocatrix.