Coulobre : Dragons de Dordogne et du Vaucluse

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La Coulobre était un dragon qui créchait dans la fontaine de Vaucluse, en France.

Mais ce fut aussi le nom donné à un dragon de Dordogne, qui se trouvait dans une grotte de la falaise de Couze. Cela se situe encore et toujours dans le splendide pays qu'est la France !

Il n'y donc pas seulement la Coulobre, mais les Coulobres ! Découvre sans plus tarder les incroyables légendes de ces fantastiques créatures.

1. La Coulobre du Vaucluse

A. Étymologie

À l'instar du Drac, la Coulobre était un Dieu des lugiens de Provence. Elle était d'origine mi Ligurienne, mi Celtique.

Elle était appelée sous divers noms : colobrice, cobraz, couloubre ou encore colobrix.

Dans son nom, on retrouve le "kal", qui veut dire pierre en Ligurien. On observe aussi la présence du mot "briga", qui se traduit par colline, en langue Celtique.

L'environnement rocheux de la fontaine conforte cette origine étymologique.

Selon certaines sources controversées, le nom Coulobre serait un vestige du mot latin coluber, qui veut dire couleuvre.

 

B. Une créature laide

La Coulobre était un monstre pourvu d'ailes, habitant dans la rivière Vauclusienne que l'on nomme la Sorgue. On la trouvait notamment dans la Fontaine de Vaucluse.

Elle s’accouplait avec des dragons qui la larguaient systématiquement. Ainsi, elle était obligée d’élever seule ses petites salamandres noires tachetée d'or.

Elle était en quête d'un mari et papa pour ses petits, mais sa mocheté faisait fuir tous ses potentiels amants.

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C. La fin de la Coulobre Vauclusienne

Selon les récits légendaires, Saint Véran, évêque de Cavaillon, pourchassa cette ignoble créature. Elle alla se réfugier dans les Alpes. C'est le Village de Saint-Véran qui aurait été son dernier passage terrestre, après que l’évêque l'ai miraculeusement neutralisée.

D'ailleurs, on peut apercevoir la statue de la Coulobre sous le porche de l'église de cette charmante petite ville.

On remarque aussi qu'à Fontaine-de-Vaucluse, on tombe sur le Traou dou Couloubre (trou due la Coulobre), en empruntant le chemin qui conduit à la source. C'est un emblème du combat de l'évêque Chrétien contre les anciens cultes.

2. La Coulobre en Dordogne

La Dordogne aussi a abritée une Coulobre ! Et celle là, ce n’était pas une petite nature !

L'histoire se déroule dans la ville de Lalinde. Une créature intrigante créchait dans une espèce de caverne perchée sur les flanc escarpés des coteaux qui dominaient la vallée.

A. Une puissante et maléfique bestiole

D'après le mythe, la Coulobre était une couleuvre gigantesque, pourvue d'une bouche phénoménalement grande, et d'une tête ponctuée par des cornes et des oreilles. Ce terrifiant reptile avait aussi des pattes munies de griffes, et des ailes. C’était donc un serpent monstrueux ailé, ce qui n'est pas sans nous rappeler le fameux Culebre. Le Coulobre pouvait donc voler, vivre sur terre et dans l'eau.

Cette créature était d'une taille phénoménale. En effet, se queue pouvait se trouver tout en haut d'une falaise, et dans le même temps elle pouvait boire l'eau dans la rivière en bas.

Sa puissance était telle que, lorsque ce dragon aspirait pour boire l'eau du cours, il bougeait d'imposants blocs de roches au passage. Selon certaines légendes, c'est comme cela que serait né le passage très risqué du saut de la Gratusse.

La Coulobre était vraiment une bestiole néfaste, voire bien pire que cela. Comme bon nombre de dragons, elle ravissait ses victimes avant de n'en faire qu'une bouchée dans sa demeure. Elle s'attaquait au bétail, aux femmes, aux hommes, et à ceux qui naviguaient sur la Dordogne.

B. Le Miracle de Saint Front

La population locale était pétrifiée par la Coulobre. Alors, les habitants demandèrent au Saint Front qu'il jette en dehors de la région cet infernal dragon. Ce qu'il accepta avec grand plaisir.

Front se rendit donc dans le repaire du gigantesque serpent draconique. Arrivé la bas, il fit le signe de croix et ordonna au monstre de ne plus fréquenter de lieux où des humains se trouvaient.

Le monstre, déboussolé, se réfugia dans l'eau et remonta la rivière jusqu’à l’océan. Plus personne n'entendit parler de lui.

C. Explication du mythe

Cette histoire est intéressante puisqu'elle est à la frontière entre le fantastique et le réel.

En effet, beaucoup de bateliers se sont noyés dans les périlleux tourbillons de la Gratusse, dans les fameux rapides de la Gratusse. Certains disent que c'est la Coulobre qui est à l'origine de la création de ce lieu de navigation si risqué.

Mais des questions légitimes demeurent :

  • Les tourbillons sont-ils du à des courants brutaux ou a une créature supposée ?
  • Ce mythe n'était il pas là pour que les habitants combattent leurs peurs de la rivière ?
  • Cette légende servait t'elle à donner une explication aux terribles courants qui se trouvent à hauteur de Lalinde, sur la Dordogne ?
  • Ou encore, n'était-elle pas une légitimation de la catholicité (le saint catholique représentant le bien, et le dragon satan) ?

Chacun aura sa réponse.

D. Le mythe Chrétien

Dans la légende Chrétienne, deux versions se confrontent : l’évêque a t'il passer ce dragon diabolique par l’épée, ou par sa force mentale et spirituelle ?

Toujours est-il que, dans cette version, tout le monde est d'accord sur un point : le Coulobre a creusé le saut de la Gratusse, lors de son agonie.

Si cela t’intéresse, on a fait un article sur les passages qui parlent de dragons dans la Bible.

3. Renaissance de l'histoire de la Coulobre

Plus tard, une nouvelle histoire sur la Coulobre a vu le jour.

Ce renouvellement mythologique est intervenu durant le xve siècle, pendant ce qu'il est convenu d’appelé le pétrarquisme.

Une fresque peinte par Simone Martini se trouvait dans la cathédrale Notre-Dame des Doms d'Avignon. Aujourd'hui disparue, elle dépeignait le bataille légendaire entre saint Georges et le dragon. La tradition populaire transforma saint Georges en Pétrarque, et le dragon en Coulobre.

Voici l'histoire : alors que le poète Pétrarque flânait tranquillement à proximité de l'eau, en compagnie de sa douce et tendre, il aurait été agresser par ce dragon.

Il zigouilla la bestiole avec son épée, mais sa bien-aimée Laure mourra d'une terrible peste.

Pétrarque

Pétrarque

4. Édifices et arts

  • Pour rendre hommage à Saint Front, les villageois ont édifiés une chapelle à sa gloire, sur la falaise qui surplombe la rivière, sur le rive gauche,
  • Sur le blason de Bergerac, on aperçoit un dragon,
  • De nos jours, on peut toujours distinguer un cluzeau (abri de caverne creusé dans une paroi rocheuse), nommé le « le trou du Coulobre »,
  • Par ailleurs, une délicieuse bière artisanale du Périgord porte le nom de ce monstre.

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